« En avril ne te découvre pas d'un fil », les dictons issus de la sagesse populaire ont pendant des siècles tenus le rôle du présentateur météo. Avant cela le rôle était tenu par les oracles et devins, qui observaient le vol des oiseaux et les entrailles de poulet.
Pour que l'on puisse maintenant
prévoir et non prédire, il a fallu une bien meilleure connaissance de la
physique. Le but de notre sélection de la semaine sur la page d’accueil de
LivresAnciens.com est de vous proposer un échantillon des travaux qui ont
contribués à l’avancement des sciences météorologiques.
Aujourd’hui la météorologie reste
une science à la pointe de la technique, utilisant satellites et
supercalculateurs pour savoir si vous devrez prendre votre parapluie mardi
prochain.
Pour comprendre comment se
fabrique les prévisions, nous vous conseillons cette conférence de Joel Collado
en octobre 2019 à Rennes qui donne un bon aperçu des progrès et limites
actuelles de la météorologie.
Collado termine son exposé par la
problématique du changement climatique qui est au cœur de bien des discussions
politiques à l’heure actuelle.
Parmi les livres que nous vous
proposons cette semaine, vous trouverez un ouvrage précurseur de l’étude du
climat:
FUSTER, Des Changements dans le
climat de la France, histoire de ses révolutions météorologiques, Paris,
Dufart, 1840.
https://www.livresanciens.com/index.php?livre=200596
« Le climat de la France a
changé et change journellement. La nature et l’homme travaillent sans relâche
et en commun à hâter ces changements. On douterait mal à propos de leurs
efforts infatigables ; le ciel, la terre et les eaux en conservent à
chaque pas des témoignages non équivoques ; les investigations bien
dirigées nous mettent aisément sur leurs traces ; beaucoup d’observateurs
les constatent… »
Ainsi commence le premier
chapitre, il pourrait être écrit aujourd’hui à l’identique, au mot près.
L’un des chapitres finaux
intitulé "De l'action des phénomènes météorologiques et de l'industrie de
l'homme comme causes des changements de notre climat" résonne comme un
étrange écho aux rapports du GIEC avec 150 ans d’avance.
Plus que nous livrer ses
intéressantes intuitions, Fuster s’est penché sur l’histoire pour en tirer des
indices sur le climat : dates de récoltes, famines, hivers mémorables… De
toutes ses données qu’il nous livre scrupuleusement, il en déduit que les
températures n’ont cessé d’augmenter depuis l’occupation romaine jusqu’à un
maximum qu’il situe au XIIème siècle, le climat se dégradant ensuite.
C’est exactement ce que nous dit
la compilation des données scientifiques actuelles (voir courbe ci-dessous).
Nous avons connu une période chaude médiévale avec un optimum autour du XIème
siècle et un petit âge glaciaire qui a perduré jusqu’au milieu du XIXème
siècle, moment où Fuster écrit son livre.