La Quête de la Bibliothèque idéale.

 

La bibliothèque idéale est sans doute le plus grand fantasme du bibliophile. Mais chacun, en fonction de ses goûts et son tempérament, a sa propre définition de la perfection.

Bibliophile géologue qui creusera un même sujet toujours plus en profondeur, et qui stoppé par la roche devra gratter avec ses ongles quelques petits cailloux ou dynamiter son compte en banque.

Bibliophile géographe aimant cartographier des vastes étendus et se perdre dans des Terra incognita  (Finis Africae) au risque que sa vue satellitaire ne lui offre que peu de détails.

Bibiliophile maroquinier qui ne jure que par ses reliures signées sous vitrine.

Bibliophile papivore qui ne veut que des NRF brochés en grands bancs de grands blancs dans ses gants blancs (A répéter 3 fois avec un crayon dans la bouche).

Bibliophile architecte d’intérieur pour qui les livres ne sont là que pour donner du sens à l’organisation de ses étagères. 

Bibliophile lupinier qui voudrait se faire enfermer dans la bibliothèque d’Alexandrie ou celle du Congrès.

Bref à chacun sa bibliothèque idéale, mais la constitution des bibliothèques physiques et/ou immatérielles est un sujet qui a beaucoup interrogé les érudits à travers les siècles et c’est justement le sujet du cours donné par William Marx au Collège de France, le 9 février dernier :

Le rêve de la bibliothèque parfaite : https://www.college-de-france.fr/site/william-marx/course-2021-02-09-14h30.htm

Cette conférence s’inscrit dans le cours proposé cette année par la chaire de littérature comparée du Collège sur « les bibliothèques invisibles »

« Il y a les bibliothèques visibles, les bibliothèques matérielles, constituées d’étagères et de livres parmi lesquels il est possible de circuler physiquement. Et puis il y a les bibliothèques invisibles ou immatérielles. Invisibles, elles peuvent l’être pour plusieurs raisons  : parce qu’elles sont mentales, parce qu’elles sont cachées, parce qu’elles sont perdues, parce qu’elles n’existent pas encore. Or, ces structures invisibles ne sont pas les moins prégnantes ni les moins vastes : il y a plus de livres oubliés ou perdus que de livres dont on se souvient. Peut-on reconstituer ces œuvres disparues ou qui n’ont jamais vu le jour ? Peut-on concevoir d’autres bibliothèques, d’autres étagères, d’autres listes ou canons, où figureraient d’autres textes que nous ne connaissons pas, perdus, oubliés, négligés ? Ou, pour le dire autrement, y a-t-il une place pour une littérature autre ? » (https://www.college-de-france.fr/site/william-marx/course-2020-2021.htm)

Le prochain cours sera consacré à « La bibliothèque tragique » et sera donné  le 02 mars 2021 à 14:30  dans Amphithéâtre Marguerite de Navarre - Marcelin Berthelot au collège de France.

 

Et vous à quoi ressemblerait le catalogue de votre bibliothèque idéale ?